The Doors
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 Qu'on lui coupe la tête...

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Dave Clayton
Henry Warrington
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Louise Stark

Louise Stark


Messages : 10
Date d'inscription : 19/02/2016

Qu'on lui coupe la tête...  - Page 3 Empty
MessageSujet: Re: Qu'on lui coupe la tête...    Qu'on lui coupe la tête...  - Page 3 EmptyDim 24 Juil - 18:46

Une femme heureuse. Voilà le reflet que lui renvoyait le miroir. Heureuse, comblée, radieuse, rajeunie même. Louise sourit.

*Oui, bien sûr...dans un moment tu trouves même que tes rides s'estompent!*

Le plus sûr est qu'elles n'iraient nulle part, ses rides, mais chacune était le témoignage de sa vie, de ses combats, ses chagrins, ses joies aussi sauf que ces dernières n'avaient pas été des plus nombreuses. Mais là, tout avait changé! Henry s'en était magistralement chargé. Le bonheur était là, plus concret et réel que jamais auparavant. Elle le portait comme sa plus belle parure. Une femme heureuse n'a pas besoin de bijoux, suffit l'éclat de son regard!

*Et du coup, te voilà sentimentale, n'exagère pas, ma vieille, pas de cucul la praline...pas de guimauve, sois pas fleur bleue...Henry n'aimerait sûrement pas!*

N'empêche qu'elle chantonnait gaiement deux minutes plus tard en feuilletant un magazine spécial mariages, en pensant à Toni...à sa file Toni! Son cadeau du ciel...encore un! Organiser un mariage parfait en si peu de temps tenait du défi mais Louise était une habituée pour relever les plus impossibles qui soient.
Au retour de leur voyage de noces, écourté d'un jour pour satisfaire son impatience, Louise avait pris en main les divers préparatifs. Henry s'était défilé ipso facto en assurant que c'était une affaire de femmes. Majors avait essayé de faire de même, avec moins de chance, il ne savait pas résister aux "ordres" de son idole et bien entendu, Louise en profitait un peu. Martin, sauvait le monde, Dave écrivait le grand roman américain. Restaient Nell et la future mariée.

Ne vous en faites pas, mes chéries...on y arrivera!, les encourageait elle après une éreintante session d'essayage de robes pour le grand jour, Toni, mon petit ange...cette robe est très mignonne mais j'aimerais quelque chose de plus...

De plus ceci, de moins cela. Conseils par ci, conseils par là, avec doigté et bon sens, faisant preuve d'un goût très sûr, Maman Louise parvint à ses fins et sa merveilleuse Toni avait l'air d'une délicieuse princesse.

Avec de la chance, on ne se marie qu'une fois et pour toujours, ma chérie, et il faut que ce soit inoubliable!

Respectant le vœu de Toni de fêter le grand jour auprès de ses SDF, Maman trouva chez ces chères nonnes des alliées inconditionnelles. Elle fit un don très conséquent qui les aiderait à surmonter les innombrables difficultés de leur mission mais était sûre que l'affection sincère qu'elles avaient pour sa fille aurait largement suffi.
Le grand jour arriva et tout se déroulait comme dans un rêve parfaitement orchestré jusqu'au moment où Dave se trouva mal. Il avait beau jurer que ce n'était rien mais voir ce grand gars à point de tomber dans les pommes mit tout le monde sur le qui vive.

*Une migraine...hmm...*

Mais le lendemain tout semblant aller pour le mieux dans le meilleur des monde on oublia l'affaire et on passa à autre chose...sauf que cela ne dura pas bien longtemps.

Dave est perpétuellement sur les nerfs...Oui, mon chéri, on sait tous qu'il travaille d'arrache-pied sur le jet exigé...n'essaye pas de l'excuser, Henry, je sais que tu aimes ce garçon comme ton propre fils et je l'aime aussi mais son comportement frôle l'erratique...

Erratique était peu dire, d'habitude si doux et charmant, Dave se transformait rapidement en un caractériel insupportable.

Ce n'est pas un état normal dû seulement au stress! Non, Henry, je ne pense pas que Dave se drogue...ce n'est pas son genre...mais cela ne me plaît pas du tout...Non, mon chéri, je ne crois pas qu'il soit en pleine déprime...je ne vois pas pourquoi d'ailleurs...il était parfaitement heureux jusqu'à il y a quelques jours...on ne choppe pas une dépression comme un rhume...

L'expression contrite qu'Henry essayait de dissimuler la mit sur avis.

*Celui là, il a fait quelque chose qui le taraude...*

Et puis cela arriva. De la façon la plus inattendue et déroutante qui soit. Les cris de Nell alertèrent la maisonnée. Dave l'avait attaquée  avant de prendre la fuite en plein blizzard. On se lança à ses trousses mais Dave Clayton avait disparu, à sa place un Oscar enragé tenant en respect une femme qu'il avait mordue, fait hautement étrange, compte tenu que ce chien énorme avait une âme de doux mouton et n'aurait attaqué personne à moins qu'il ne défende...

Dave! Où est Dave!?, envolée la douce femme d'intérieur, épouse aimante et mère exemplaire, Louise y voyait clair et redevenait ce qu'elle avait été pendant si longtemps: un agent du FBI, où est Dave?

Et l'autre de glapir des insanités qui la mirent hors d'elle. Louise n'y alla pas de main morte en giflant la fille.

Ma mie ? Mais qu’est-ce que tu fais ?, s'alarma Henry qui n'y comprenait pas grand chose.


Regarde ce qui traîne par terre à côté de cette folle!

Euh...ben oui, je vois cette seringue et alors?

Et alors!?...Cette fille a essayé d'attaquer Dave...ce qui a suffi pour qu'Oscar lui saute dessus...il défendait son maître!!!...Majors, occupez vous d'elle, j'alerte la Police...et vous, la Miss, fermez là ou je vous applique la correction que vous méritez!

Vous êtes folle!, se démena la demoiselle outragée que Majors relevait sans trop de manières, c'est de la brutalité policière...abus de pouvoir...je porterai plainte!

Louise ne se retint pas de lui envoyer une nouvelle baffe à lui en tourner la tête.

Pauvre idiote...je ne suis pas un flic...je suis une mère!!!

Nancy Harding se le tint pour dit, surtout que le gros chien lui montrait des crocs peu avenants en grondant méchamment.
La suite ne fut nullement réjouissante. La coupable, prise in fraganti, ou presque, ne se laissait pas si facilement démonter, elle invoqua lois,droits, demanda son avocat et fit un foin de fin de monde mais il suffit qu'une Louise remontée et à cran, fasse mine de lui injecter le contenu de la fameuse seringue pour qu'elle passe aux aveux complets avant même que la Police, sous la personne du détective Columba ne s'amène.

Ben dites donc...pas trop régulière votre façon d'agir, constata le détective en se grattant activement le crâne, si je comprends bien...c'est d'un crime passionnel qu'on parle, là...mais où est la victime?

Dave a disparu...il est sous l'empire de Dieu sait quel stupéfiant que cette folle s'est arrangée pour l'inoculer...

Vous en êtes sûre, Madame?

Écoutez moi bien, détective Columba, j'ai été pendant plus de 25 ans agent du FBI...je ne lance pas des accusations au hasard, et de le mettre au courant de tout sans omettre détail avec seringue et poupée vaudou à l'appui.

Plutôt recherchée, la méthode! Elle doit lui en vouloir drôlement à ce Clayton!

Lui en vouloir était peu dire. Miss Harding avait fait une vraie croisade de sa vengeance. On l'embarqua, menottée et hurlante. D'autres aveux suivraient, le plus sûr mais pour le moment, il fallait calmer les esprits. Nell  s'était admirablement reprise, du moins en apparence, mais Louise ne fut pas dupe.

On va le retrouver, ma chérie...on va le ramener...Dave t'aime plus que tout au monde mais en ce moment il n'est plus lui-même...On trouvera la solution à toute cette embrouille...*Me demande bien comment!* mais maintenant on va s'occuper de ne pas tomber malades...Henry est presque en état de choc...je sais, mon petit, c'est très dur pour toi, elle lui flatta doucement la joue, mais tu es extraordinairement forte...Henry lui, se sent coupable...non, je ne sais pas trop de quoi mais suis sûre que nous ne tarderons pas trop à le savoir!


Cela ne tarda pas trop en effet.

Cette femme, cette Nancy machin, est une criminelle !... Droguer notre Dave à son insu, la garce ! Dire que j’ai cru que c’était de ma faute… 

Ta faute, mon chéri? Pourquoi dis tu cela?, parce que là il y avait bien de quoi se faire une paire d'idées, mon Dieu..Henry...mais ne pleure pas, voyons...ça ne peut pas être si grave...Henry...qu'est ce que tu as fait!?, elle caressa sa tête, déposa un baiser sur son front moite, dis nous, chéri...je sais que tu n'aurais jamais fait quelque chose qui aurait pu faire du mal...mais tu as fait quelque chose!

Le pauvre, il faisait de la peine à voir, un véritable coupable en puissance. Un coupable en plein repentir, ça oui!

Je nous ai implantés, tous!

Arrêt su image. Implantation=puces de localisation géo-temporelle. Il l'avait consultée sur cela quelque temps auparavant, elle n'avait pas donné son avis mais évidemment, Henry avait cru bon agir en solo.

Franchement...tu aurais quand même pu demander avant!, marmonna Louise en faisant les cents pas face à lui qui, les pieds dans la bassine d'eau chaude avait l'air d'un martyre de l'Inquisition, alors comme ça...on en porte tous une, regard ombrageux vers Majors qui semblait vouloir rapetisser à taille souris pour disparaître, votre idée, je parie!

Mais Henry était prêt à prendre sur lui tout le poids de la faute.

Ben oui, pardon, à tous pardon. Je… j’ai commencé par moi, je vous le jure. Je… je ne voulais perdre aucun de vous, jamais

Profond soupir. Louise resta un instant à regarder par la fenêtre, ne voyant que rafales de neige.

Je sais...nous savons tous que tu n'as agi pour nous faire un tort mais pour nous protéger...mais ce n'est pas le point...tu l'as fait à notre insu quoique cela n'a aucune importance en ce moment!

Je n’imaginais pas une telle réaction à l’implant. Mais, apparemment, il n’est pas en cause : c’est la drogue qui a fait déconner Dave …, plaida encore Henry que personne ne songeait à inculper de quoique ce soit.

Bien sûr que la fameuse puce n'y est pour rien, dit doucement Louise en revenant auprès de lui, Dieu sait de quel cocktail de drogues exotiques s'est servie cette folle...nous en saurons plus quand le laboratoire aurait fait des analyses...ils ont promis de se presser mais on sait que cela prend son temps!

Temps, voilà justement de quoi on manquait cruellement! Apparemment déboussolé, Dave se livrait à des mouvements on ne peut plus erratiques, sautant en temps et espace à toute vitesse. Louise ne fut pas du tout surprise de la décision prise par Nell:

Je vais glisser. Faut juste synchroniser le boîtier de Dave avec le mien, vous savez comment. Préparez le bidule, je m’équipe.

Ce qui n’échappa pas à Mrs. Warrington fut l'expression fermée arborée par Majors qui faisait mine de pianoter avec ardeur.

*Ce qui nous manquait: un jaloux...ce n'était donc pas une lubie passagère...mon pauvre John!*

Henry fit une tentative pour convaincre Nell de ne pas agir avec précipitation mais la jeune femme n'était pas prête à entendre raison.

NON ! Ma décision ne regarde que moi, donnez-moi juste les nouvelles coordonnées, au besoin.

Louise ne dit rien, pour la simple raison qu'elle aurait agi d'identique façon, au lieu de perdre le temps en vains discours, elle aida plutôt à préparer le bagage de Miss Watts, l'emplissant de tout ce jugé indispensable. Une heure plus tard, Nell était partie.

Mais pourquoi l'avoir laissée se lancer dans une aventure pareille!?, tempêta John Majors, on n'a aucune assurance de qu'elle puisse le rejoindre...le gars est fou...il se déplace...

Nous savons ce que fait Dave, autant que nous savons aussi que Nell ne le laisserait jamais tomber...alors ce qui vous reste à faire, Majors est contribuer de votre mieux au bon succès de la mission, elle braquait sur lui son regard de boss consciencieux, et quand je dis de votre mieux c'est exactement ce que je veux dire, compris?

Elle s'abstint de soupirer sachant d'emblée que son ex-assistant avait, lui aussi pris une décision.

*L'espoir fait vivre...cher garçon, il souffre et est capable de n'importe quoi...mais si je la connais bien, Nell saura déjouer ces manquements...elle est magnifiquement rusée, cette gamine!*

Elle se promit de tenir Majors à l’œil autant que possible sans rien dire, pour le moment, à Henry déjà assez mortifié avec le décours des événements.
Il faut venir te reposer, mon chéri...pas question que tu tombes malade!

Mais elle connaissait déjà sa réponse: pas question de bouger de sa place face aux écrans. Il veillerait avec Majors. Inutile d'insister, elle laissa les deux hommes au bunker et monta vaquer dans la maison silencieuse. Incapable d'aller dormir, Louise s'accommoda dans un fauteuil, vite rejointe par Oscar penaud et les trois chats en quête de câlins.

Et dire qu'on était si heureux...tout allait si bien!

Et bien sûr quand les choses dérapent, elles le font en grand. À la première heure, l'insistante sonnette tira Louise de son assoupissement. En ouvrant la porte elle resta comme deux ronds de flan en découvrant les deux dames se tenant sur le seuil.

Alors...qu'attendiez vous pour nous mettre au courant!?...Où en est-on des recherches? Que sait-on?, claironna Kathleen Clayton, tout le monde est comme fou en Alaska après le passage d'un Dave dingue et de Nell très énervée!

*Seigneur...ce qui nous manquait!*

Que s'est il passé!?, insista Elizabeth Watts, et vous avez intérêt à nous raconter la vérité, sans omettre détail!

Que faire d'autre que les inviter à entrer, sans être trop surprise de voir le conducteur du taxi qui les avait amenées là descendre des nombreux bagages et les déposer à l'entrée.

*On a des problèmes...des gros problèmes!* Mais, si je puis demander....comment avez vous su?

Elizabeth et moi étions à New-York quand mon fils Paul a téléphoné dans tous ses états en assurant que Dave était devenu fou...venu et parti sans explications après avoir fait une scène affreuse  et que peu après c'est Nell qui a fait une apparition éclair...sans rien expliquer non plus! Alors nous voici...

*Oui, vous voici...et je leur raconte quoi, moi!?*

Quelques anges passèrent. Ces dames avaient augustement pris place dans le salon et attendaient des explications qui vraisemblablement allaient être longues et laborieuses.

Il s'agit, mesdames, d'un projet secret!, dit tranquillement Louise après leur avoir offert du café qu'elles refusèrent d'un ton on ne peut plus ferme.

Un projet secret!?, couina Mrs. Watts, dépassée par ce genre d'aveu inespéré, le projet de votre mari, je suppose...j'ai fait quelques recherches à son sujet et d'après ce que je sais...on le tient pour un scientifique un peu...hors-norme...

Voyons, très chère, donnons le nom juste: la plupart tiennent Henry Warrington pour un fou...excusez tant de franchise, Louise, c'est sans doute le plus charmant des hommes mais...

Henry n'est pas fou! C'est un visionnaire, un génie mal reconnu mais croyez moi, je sais très bien de quoi je parle...j'ai moi même fait une expérience incroyable grâce à ce projet...

Et il s'agit de quoi, ce fameux projet?, s'enquit Mrs. Clayton, presque sûre de ne pas aimer la réponse.

Déplacements spatio-temporels!

Oui, bien sûr...pourquoi pas!?...Mon Dieu je crois je vais me trouver mal!

Ne soyez pas ridicule, Elizabeth, je ne vois pas en quoi cela pourrait nous aider...Vous parlez sérieusement, Louise!?

Je n'ai jamais été plus sérieuse de ma vie, Kathleen...mon mari a mis au point un boîtier capable de nous transporter en temps et espace!

Un silence profond s'en suivit, s'allongea, s'étendit, dura parvenant au point de faire presque mal. Les trois femmes se dévisageaient, deux incrédules ahuries, l'autre solennelle, ferme mit finalement terme à l'instant gênant.

C'est absolument normal que cela vous surprenne, que vous pensiez que nous sommes tous devenus fous ici, mais il n'en est rien, croyez moi, l’efficacité de cette invention a été largement prouvée avec des résultats extraordinaires. Comme je vous l'ai déjà dit, j'ai moi-même fait l'expérience ...laissez moi vous mettre en antécédents...

Elles ne demandaient pas mieux et écoutèrent d’ouïe très attentive l'incroyable narration qui s'en suivit. Louise livra une version claire, détaillée, non romancée des situations vécues. Il n'y eut pas d'interruptions, pas d'exclamations étouffées ou soupirs, les deux dames furent l'auditoire le plus parfait qui soit...à moins d'être tombées de commun accord en un état catatonique, ce qui bien entendu n'était pas le cas.

Voilà, c'est tout! Depuis notre retour fin Octobre, Henry n'a cessé d'apporter des améliorations au projet dont la fonctionnalité n'est plus à prouver...en ce moment même, on sait avec exactitude ou se trouvent les "enfants" tout autant que leur état de santé, puisque leurs données vitales sont retransmises avec exactitude à tout moment!

Kathleen Clayton qui s'était légèrement affaissée dans son fauteuil, redressa le buste, la bouche pincée, le regard étincelant.

Et nous sommes censées, Elizabeth et moi d'être tout à fait rassurées alors que les êtres qui nous sont les plus chers au monde courent la nature, Dieu seul sait...où et quand...j'ai beau être pragmatique, ma chère, mais tout ceci est...contre nature!

Impossible de la contredire, elle n'avait que trop raison. Mrs. Watts y alla du sien aussi, toujours dans le même sens.

Toutefois, rien de ce que vous nous avez dit n'explique l'état terrible de mon Dave..., interrompit la douairière.

Louise inspira profondément avant de, sans trop s'étendre, raconter le pourquoi du comment des vicissitudes endurées par l'écrivain. Cette fois oui, il y eut des soupirs.

Et ma petite Nell est là, quelque part, à courir après un homme probablement instable et dangereux!

Je vous assure ma chère Elizabeth que votre fille peut ne pas être trop grande de taille, elle est parfaitement capable de venir à bout de bien plus dangereux que Dave! Et maintenant, si vous le permettez, je dois aller voir où en est la situation!

Et nous allons avec vous!, assura la grand-mère de Dave en se levant à son tour, et surtout ne songez pas à nous refuser ce droit!

Entraînant Mrs. Watts, tout aussi décidée qu'elle, dans son majestueux sillage, Mme. la Duchesse, suivit Louise qui se demandait quelle serait la réaction d'Henry en constatant cette indésirable invasion.

 On peut facilement s'imaginer que le Dr. Warrington n'agréa nullement d'avoir à partager ses secrets mais eut la bonne grâce de reconnaître à ces deux dames leur juste droit. Il leur indiqua des places, leur interdisant très poliment de ne toucher à rien et surtout de rester en silence.

Majors s'activait face à ses écrans diligent mais décidément maussade. Louise observait attentivement son ex-assistant qui énonçait de temps à autre des données d'un ton trahissant un énervement croissant.

Les coordonnées coïncident, annonça t'il enfin, enroué, rencontre imminente!

Ces dames oubliant le silence imposé voulurent savoir s'il y avait motif de se réjouir. Henry assura que oui, avec un sourire ravi. Louise crut bon profiter de ce moment de soulagement pour aller préparer café et viennoiseries, à son retour avec un plateau bien garni, la rencontre avait eu lieu. Nell et son Dave partageaient aux dires d'Henry, l'hospitalité de leurs hôtes...13.000 ans av. Ch, quelque part en Patagonie.
John Majors, renfermé comme une huître, laissa les autres se réjouir, se féliciter de l'aubaine, pensant bientôt retrouver les absents.

*Ah non...ce ne doit pas être si facile...pas pour lui...il ne la mérite pas...tôt ou tard il la fera souffrir...il a déjà voulu lui faire du mal...Elle est obnubilée mais y verra clair, elle est si brillante...si sensée!*

Personne ne semblant faire attention à lui, il pianota discrètement, varia un paramètre ci, régla un autre là. Activa en douce et attendit en prenant sa mine la plus innocente et ce qui devait arriver arriva plongeant ce beau monde dans un désarroi sans nom: le beau Dave venait de s'évaporer sans préavis, plantant sa belle en pleine Préhistoire.
Ce à quoi il ne s'attendait pas fut à être pris de l'oreille par une Louise hors d'elle.

J'avais confiance en vous, lui souffla t'elle, jamais je ne vous aurais cru capable de tant de bassesse...venez tout de suite avec moi!

Impossible de ne pas suivre le mouvement à moins de lui abandonner son oreille. Mrs. Warrington l'entraîna dans une pièce attenante et une fois fermée la porte, lâcha son oreille et lui envoya deux gifles magistrales qui le firent tomber assis sur une chaise en la considérant d'un œil hagard.

Vous n'êtes qu'un imbécile, Majors...un odieux petit imbécile...Que pensez vous gagner avec ce comportement enfantin!?

Je...je ne lui ai pas fait mal...l’ai seulement largué par-là...il finira bien par le retrouver, son chemin!

Elle en était à sa quatrième paire de claques quand Henry entra, sans doute curieux de savoir que faisait sa femme enfermée dans cette espèce de placard avec son précieux assistant.

Mais tu n'as rien remarqué!?...Monsieur ci présent a jugé bon jouer à Dieu...c'est lui qui a provoqué la dernière glisse de Dave...Monsieur est jaloux!

Henry était habituellement le plus calme des hommes mais là, il changea d'attitude, accusant John d'avoir voulu le malheur de celui qu'il considérait comme son fils, alors que Louise souffrait de maltraiter de la sorte celui qu'elle avait considéré presque comme le sien.

Et au milieu de cette séance douloureuse entrèrent en scène ceux auxquels on s'attendait le moins: Martin et Toni, effarés de les voir corriger Majors de la sorte.

Henry, hey, hey, c’est moi, Martin. Qu’est-ce qui ne va pas avec John?

Toni ,elle, avait pris Louise dans ses bras, arrêtant de justesse une nouvelle volée de gifles.

Mon Dieu...Mon Dieu, flancha Mrs. Warrington au bord des larmes en serrant sa fille, c'est si affreux...mais je suis si heureuse de te voir, mon ange...enfin...c'est une plutôt longue histoire...Martin...non! Ça suffit, il a eu plus que mérité...ça suffit...ne le frappe plus...On se calme...John fermez là!...Seigneur...et ces dames?

Apparemment, elle avaient déserté de leur propre chef pour aller investir leurs chambres,  faute de pouvoir intervenir de manière plus directe.

Laissez moi seule avec Majors...Non, ça ira, je vous assure!...Oui, mon petit, nous vous rejoignons!, tout le monde obéissant à son injonction, elle se tourna vers l'assistant qui s'essuyait le sang de sa lèvre éclatée, nous n'aurions jamais dû arriver à ceci...

Je l'avais bien mérité
, reconnut-il en reniflant alors que deux grosses larmes lui échappaient, j'ai été si stupide...si fameusement stupide et maintenant je vous ai déçue...et vous me détestez...

Elle soupira et lui prenant le mouchoir essuya le sang.

Oui, je suis déçue, à quoi bon le nier...mais je m'y attendais, à votre coup...John...John...John...comment un garçon si plein de bon sens s'y prend pour se comporter de la sorte...non, ne dites rien, je sais bien pourquoi...et non, je ne vous déteste pas...Vous avez, comme on dit, pété un plomb...on en a tous le droit! Maintenant, on va tous essayer  de se calmer...vous en sentez vous capable?

Il était émouvant avec son air de gosse perdu, un œil qui virait au noir, sa bouche en sang.

Oui...je suis désolé...je suis un crétin...mais oui, je vous supplie de me croire...jamais plus...jamais plus je ne ferai rien de pareil, il baissa le nez en soupirant, elle ne m'aimera jamais de toute façon...je ne suis rien...

Vous avez beau être un analyste brillant, mon cher, mais êtes aussi le plus bête des hommes...vous avez tout pour mériter Nell, sauf qu'elle a regardé ailleurs...mais elle n'est pas la seule femme au monde...oui, je sais...c'est ELLE que vous voulez mais il va falloir se résigner et je vous assure que ce n'est pas en envoyant Dave aux confins de l’Univers que vous réussirez à changer la donne...Je veux votre parole d'honneur que vous n'allez rien entreprendre de tordu ou vicieux pour empêcher que ces deux là se retrouvent...sans quoi, je me verrai obligée de vous renvoyer séance tenante...ou peut-être bien aussi de vous éliminer pour assurer votre silence!

Il donna sa parole avec une moue triste et après l'avoir envoyé se laver le visage, Louise lui signifia le besoin d'avoir sans délais un rapport exhaustif sur la présente situation et alla rejoindre les autres qui discutaient dans la chambre principale du Bunker. Henry avait réussi à retracer Dave au 19ème siècle...plus exactement le 6 Avril 1862, à Shiloh, Tennessee.

Seigneur tout puissant...quelle heure est-il, là bas, en ce moment!?...4h du matin? Dieu merci...nous avons encore le temps de le tirer de là...Mais comment que qu'est ce qu'il se passe?...Vers 6h du matin de ce 6 Avril, le général Johnston de l'armée Confédérée va lancer l'assaut contre les troupes de Ulysses Grant...Mon Dieu...je vous parle de la guerre de Sécession, bon sang...et celle ci sera une des batailles les plus sanglantes...et si Dave est là...


La rapide décision prise par les Lescot ne la surprit pas...
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